Le jour, matière à conception
Des conventions héritées d’époques lointaines où la hiérarchie entre espaces nobles et espaces servants primait continuent de peser encore, inconsciemment sûrement, sur la conception architecturale des intérieurs de bureaux. Assez naturellement, on nous réclame comme une évidence des salles de réunion en premier jour, des espaces de convivialité en second… Il n’est pas si lointain le temps où les RIE occupaient les sous-sols. Lorsque le lieu de réunion s’ouvre largement par ses fenêtres sur un environnement aussi prestigieux soit-il, l’attention de certains participants ne tend-elle pas à s’échapper ? Et lorsqu’une visio ou une video-projection s’annonce, il faut 5minutes pour faire le noir… si on a retrouvé la télécommande des stores électriques. La circulation dans laquelle en revanche on échange spontanément un mug à la main est condamnée dans le même temps à l’éclairage artificiel. Depuis des années déjà Chambers architects a choisi, même si cela reste contre intuitif pour certains, l’inversion des valeurs autour de la seule notion d’usage : la lumière du premier jour et le report en façade des fonctions quotidiennes, les 3 C— circulation, collaboration, convivialité. La pénombre ou le second jour pour les usages plus ponctuels ou nécessitant des environnements maîtrisés : réunion, concentration, échanges téléphoniques ou visioconférence…
Siège Sage. Chambers architects
Photographe : @Alexis Paoli